CGR, son ICE ® et bien PLUS !

Publié le 08/10/2017


Quel avenir pour la salle de cinéma ?

Le cinéma ne peut que se diversifier mais le lieu « salle » restera !

Le 72ème Congrès de la Fédération nationale des cinémas français s’est tenu du 25 au 28 septembre à Deauville.

Un Congrès est par définition un lieu d’échange et tous les professionnels présents - ceux des trois branches, les distributeurs, les membres du bureau ainsi que les représentants des pouvoirs publics – devront tous, dans leur vision à moyen et long terme, avoir en tête les puissantes forces centrifuges qui poussent de façon inexorable vers une  évolution à l’échelle de la planète de cette industrie créative unique à la commercialisation si singulière qu’est le cinéma.

En installant temporairement une salle sur les Planches pendant le 72ème Congrès de la Fédération nationale des cinémas français, le groupe CGR a promotionné son concept ICE ®, un système immersif agrandissant l’écran central par des projections sur les parois latérales vibrant via un procédé mis au point par Philips sous le nom de LightVibes, le tout étant soutenu par le déjà célèbre Atmos de la firme Dolby .

 

« Féru de technologies et de marketing, Jocelyn Bouyssy est le premier exploitant français à avoir importé le numérique en 2007, puis le son Dolby Atmos en 2010. C'est entre autres grâce à cet homme d'affaires de la Rochelle que la France dispose des plus beaux et modernes cinémas du monde. L'idée d'une salle de luxe a germé quand il en a eu assez de verser des royalties à Imax et aux autres géants américains. «C'était il y a un an et demi, à Los Angeles, raconte-t-il avec l'accent du sud-ouest. J'ai décidé que nous allions construire de A à Z, un nouveau concept de salle premium dans nos ateliers à La Rochelle où nous fabriquons déjà nous-même toutes nos caisses, nos comptoirs confiserie.

Son, image, confort... Ses ingénieurs et artisans cassent l'une de leurs salles CGR à Blagnac, près de Toulouse.

Avec la place que prennent les fauteuils inclinables maison, ils perdent 50 places sur 270. Tant pis. Dans la cabine, ils installent un projecteur laser 9P. «Il fournit deux fois plus de lumière qu'un projecteur normal, explique Sébastien Bruel, directeur technique de CGR. Pour le spectateur, cela améliore nettement la qualité de la 3D, le rendu des couleurs.» Des enceintes de son DK aux fauteuils «Made in La Rochelle», tout est 100% français. Reste le plus compliqué: convaincre les producteurs et les cinéastes d'incorporer la technologie LightVibes au moment de la postproduction. Luc Besson, qui s'apprêtait à sortir Valerian, accepte. Huit salles en exploitation en France

Le succès est foudroyant. Tout l'été, les huit salles Ice LightVibes en France sont complètes sur toutes les séances de 11h à minuit. Et sur six semaines alors que le film de Besson s'est écroulé au bout de la troisième semaine dans les salles normales. «Ici, le public était de tout âge, note Sylvain Garcia, directeur du CGR de Torcy près de Marne-la-Vallée.

Les plus âgés étaient particulièrement contents de retrouver les ouvreuses.» Les prix aussi plaisent: 15 euros en tarif plein pour voir un film dans une salle de luxe, 11 euros pour les moins de 26 ans, 10 euros pour des places achetées dans les comités d'entreprise. Luc Besson est ravi: les séances dans les salles Ice LightVibes ont représenté 20% du box-office de Valerian. » a précisé Léna Lutaud dans un article du Figaro

 

 

Il semble opportun d’avoir un regard Sirius et lister quelques-uns des repères entre ce qui fut, ce qui est encore et ce qui pourrait être et qui concerne l’ensemble de la chaine créatrice - productrice et commercial  du Cinématographe né en 1895…

Depuis plus de 100 ans, sa réussite première était liée à une universalité technologique des équipements de diffusion rendant l’exploitation partout possible dans le monde, et tout aussi universel était le contenu artistique, les films, puisque la plus grande partie de ceux–ci racontent à d’autres êtres humains des histoires arrivées à des êtres humains.

Mais trêve de lapalissade, voici des points-repères classés en trois chapitres sur ces réalités en devenir qui ne manqueront pas de bousculer les équilibres économiques et réglementaires nationaux comme intercontinentaux dans les années devant nous. Il vaut mieux s’y préparer pour tenter de s’y opposer le cas échéant, soit au contraire pour prendre de l’avance en saisissant de façon audacieuse les opportunités.

  • Qu’a-t-on vu ces derniers temps ?
  • Qui va et peut produire  dans les années à venir ?
  • Qui va regarder  et quoi ? Où, quand et comment ?

 

Qu’a-t-on vu ces derniers temps ?

Au box-office, on a vu des films de super-héros faisant la part belle aux effets spéciaux. On a vu des acteurs en vogue apporter leurs voix à un nombre important de films d’animation car ceux-ci sont sortis de la case « enfant ». En France, selon le CNC en 2015, le public des films d'animation était à 41% seulement composé de 3-14 ans, à 15% de 15-24 ans, à 31% de 25-49 ans et à 13% de seniors. Ce constat statistique, les exploitants ont pu le mesurer puisqu’en moyenne depuis 7 à 8 ans, 3 à 5 films d’animation engrangent les meilleures recettes chaque année. Dans le monde, en 2016, le constat est identique ; sur les dix premiers, trois étaient des longs métrages d'animation. Le Monde de Dory, Zootopie production Disney en font partie et ont dépassé le milliard de dollars de recettes. Le troisième entièrement produits en France est Comme les bêtes, la dernière coopération entre Universal et le studio franco-américain Illumination qui s’appuie sur Studio Mac Guff à Paris.

 

       

L’animation que Walt Disney souhaité familiale comme les cartoons chers aux baby-boomers a connu une éclipse durant les années 1965-95. Depuis, peu à peu, elle s’est imposée à l’égal des fictions en prises de vues réelles. Le traitement numérique est d’évidence un facteur d’importance dans ce retour en force, mais il ne faut pas oublier - en tout cas en France -l’effort des pouvoirs publics et des très performantes écoles de formation d’infographie animée 2D/3D qui ont presque lancé une marque mondiale d’artistes dits  « French Touch ».

Il faut également comprendre que l’élargissement, bien au-delà des enfants et de la famille, du public actuel du film d’animation est également dû aux Japonais. Leurs studios, au début des 80, ont alimenté les chaines de TV avec de pauvres animations et des scénarios aux effets faciles. Ils ont su peu à peu atteindre un niveau artistique et scénaristique plus que convainquant. Les mangas, un des arts propres contemporains à ce pays, font aussi partie, comme la bande dessinée en France, d’un désir des lecteurs et des spectateurs pour s’offrir un imaginaire en dessins eux-mêmes suggestifs. Qu’en penserait Emile Raynaud ?

Enfin, dernière raison, mais non des moindres participant de ce succès, aux rires déclenchés par les Tom et Jerry et autres, depuis les années 2000, l’humour décalé façon Canal+ a boosté les entrées des longs en animation. On pensera à Shrek avec ses vannes osées et les couleurs vives de la pop-culture en référence. Ces locomotives en terme d’entrées ont néanmoins permis à des œuvres plus poétiques, plus émotionnelles, moins de pur divertissement, de trouver leur public : de Ma vie de Courgette à la Tortue Rouge sans parler de l’imagination subtile de Hayao Miyazaki ou de Isao Takahata dans leur nombreuses œuvres.

Coté distribution, face à la puissance Disney-Pixar et autres hollywoodiens, et après le Japon gros producteur de long-métrage d’animation, la France tient le troisième rang. Elle commence à se vendre à l’étranger en pratiquant des coproductions où l’apport français n’est pas minoritaire. Ainsi le Petit Prince produit par Aton Soumache a totalisé 18,9 millions d’entrée à l’étranger. Qu’en sera-t-il de son Playmobil qui sort en 2019 ? Autre exemple porteur : Ballerina, en trois mois, a engrangé 12 millions d’entrées dans le monde. Cette production franco-canadienne tournée en anglais, réalisée par Éric Summer et Éric Warin, relate l'histoire d'une jeune orpheline bretonne qui vient s'installer à Paris à la fin du XIXe siècle afin d'y devenir danseuse à l'opéra. Alors y-a-t-il un ingrédient d’un soft-power français capable d’exporter de la french Way of Life après Amélie Poulain et non pas de réimporter un  Ratatouille - certes de qualité - mais made in USA ?

 

Qui va et peut produire dans les années à venir ?

Au début des années 2000, Hollywood a misé avant tout sur des films à moult effets numériques et au rythme trépident, film d’explosions et de poursuites sans fin. Depuis Les dents de la mer et l’exploitation de type Blockbuster, les frais de promotions grèvent largement l’ensemble des budgets production-distribution et un besoin de retour sur investissement rapide induit des lancements mondiaux. Cela marche mais cette mondialisation induit du scénario basique relativement réducteur. L’effet pervers n’a pas tardé à se faire sentir. ET ce sont les séries télé qui ont repris des histoires  avec des personnages moins manichéens, beaucoup plus complexes et ambigus et le spectateur est alors mondialement au rendez-vous, accroc en un mot.

Pour le plus grand nombre, à savoir les jeunes, ce public friand les voit sur des tablettes ou des smartphones. Les plus âgés disposent eux du confort d’écran TV de plus en plus grand. Cette diversité des écrans et des lieux mobiles de visualisations de ces streaming a nécessité l’accroissement du débit du réseau Internet. Les sociétés diffuseuses ont ainsi atteint leur but d’être vue dans le monde entier via le réseau. Ils sont de nos jours financièrement en position favorable car les revenus de la diffusion de catalogue de séries, de films, de documentaires dont ils ont acquis les droits, les met en position de financer et /ou de produire eux-mêmes. C’est en l’histoire de Netflix.

Ainsi pour les producteurs des années 1990 la roue tourne. Les cartes de chance de Canal Plus ne sont plus de mise. De 85 à 2005, au regard des obligations du cahier des charges liant en France financement Cinéma et diffusion télévision, donc en 20 ans, le groupe Canal, via Studio Canal, a été le véritable premier producteur français. La politique-cinéma de la chaine Franco-Allemande a largement aidé au soutien de cinéaste novateur, mais en rien comparable au volume de Studio Canal. Les trois grandes chaines (TF1, France 2 et à un moindre degré M6) ont certes aidé la production cinéma, mais sans doute en prenant si peu de risque que les scénarios s’en sont trouvés parfois inodore et insipide.

De nos jours en France, le paysage a donc changé de toute part face à la nouvelle concurrence et à l’éclosion de l’offre gratuite TNT. Canal plus a perdu beaucoup de ses abonnées et le prix pour son offre semble de nos jours exorbitant face aux prix de l’abonnement à Netflix ou à Be.In sport.

Au niveau mondial, outre Netflix, on comprend que des enseignes qui ont su développer avec le succès qu’on sait de la vente en ligne disposent de moyens financiers pour diversifier leur métier de base. C’est le cas d’Amazon qui, dans un désir de développement, est prêt à tenter l’aventure d’une plateforme de diffusion (et également de production) de vidéos, de films, et de documentaires.

La puissance de l’argent allant de pair avec un pouvoir puissant, on a récemment vu en compétition à Cannes 2017, une production d’Amazon : Wonderstruck, le dernier Todd Haynes qu'il a financé, racontant l'histoire de deux enfants sourds connectés à travers le temps. Netflix n’était pas en reste  avec Okja, un conte du Coréen Bong Joon-ho (Mother), ainsi que deux films dont il a racheté les droits de diffusion : The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach (en compétition officielle), avec Dustin Hoffman, et Bushwick, un thriller de Cary Murnion et Jonathan Milott (à la Quinzaine).

Un tollé s’en est suivi car ces films ne sont pas destinés à des sorties en salle, au grand dam des exploitants. Même si la direction du festival a réussi à apaiser la polémique en précisant qu’à partir de l’année prochaine seul pourront concourir des films devant être distribués en salle, les acteurs français de la profession et les pouvoirs publics risquent de devoir mener une rude bataille pour maintenir la notion de chronologie des médias.

Aux USA, lors des  derniers Oscars, les professionnels américains ont voté sans arrière-pensée. L’Académie a sacré deux nouveaux venus : Amazon a remporté trois Oscars pour deux films, Manchester by the Sea (meilleur scénario original et meilleur acteur pour Casey Affleck) et Le Client (meilleur film en langue étrangère), Netflix a été primé pour son documentaire sur les Casques blancs en Syrie. Voilà deux producteurs estampillés Hollywood incontournables !

 

 

 

Pour Amazon, il s’agit d’une réelle diversification qui n’est pas que du commerce. C’est au travers de sa filiale Amazon Original Movies qu’elle a produit en 2015 le dernier Spike Lee que personne d’autre y compris les studios indépendant ne voulait produire, trop frileux, malgré la renommée du réalisateur et sans doute à cause du sujet traitant des quartiers chaud de Chicago.

Cette filiale sous la responsabilité de Ted Hope, a envie de mener à bien un projet ambitieux  de production d’une douzaine de films par an. Avec des  enveloppes de 5 à 40 Millions de dollars, des auteurs-réalisateurs américains ayant un certain potentiel en salles seront garantis de leur liberté artistique. A cela s’ajoute une ligne politique de rachat de mandat de distribution dont ont bénéficiés Woody Allen pour Café society , Jim Jarmusch et même James Gray pour The Lost City of Z.

Netflix a des ambitions nombreuses mais défend avant tout son cœur de métier ; la sortie salle n’en fait pas partie. Son offre doit être la plus large possible et toucher aux quatre coins de la planète. C’est ainsi qu’il est capable de produire  en France Marseille, une saga avec Depardieu et Magimel non pas pour l’audience français de Netflix, mais plus comme image de marque France dans son catalogue. A l’opposé des français producteurs peuvent avoir intérêt à mettre leurs œuvres sur Netflix. Quand on sait par exemple les difficultés à l’exportation des films français, on ne peut que se réjouir du pari gagné du producteur de Divine d'Houda Benyamina si justement primé Caméra d’Or à Cannes 2016. Ce producteur, Marc-Benoît Créancier, reconnaît que son exposition y a probablement beaucoup gagné par rapport à une sortie sur quelques rares écrans américains : « La bande d'actrices est reconnue à Los Angeles dans la rue, en boîte ou à l'aéroport. Un signe qui ne trompe pas ! ». Netflix tient secret le nombre de vue de Divines sur les 100 Millions d’abonnés de sa plateforme.

Qui va regarder  et quoi ? Où, quand et comment ?

Quels désirs ont les jeunes, dans quels types de salles et pour voir quoi ? Ils sont déjà des enfants des effets numériques, de l’animation et de la Fantaisy ….

Alors des films en réalité virtuelle ? Oui peut-être, oui sans doute.

Le potentiel d’un jeu, d’une vidéo, d’une formation, d’une visite de musée ayant recours à une immersion en réalité virtuelle n’est pas nul à mes yeux. Certes nous en sommes au tout début. Et ceux qui s’y lancent ont raison d’en essuyer les plâtres.

Ce qui risque d’être long n’est pas le prix des équipements (casques, écouteurs, diffusion au nombre etc.), qui vont rapidement être commercialement vendable, mais la mise au point, la gestation d’un langage neuf correspondant à l’essence de ce nouveau dispositif de représentation d’un monde en trois dimensions, un monde où celui qui y est immergé a des actions à décider de lui-même : immersion interactive vous avez dit ?, comme c’est bizarre !

Il va falloir se déshabituer de plus de 100 ans de projections sur un écran en deux dimensions et des codes du cinéma si fortement ancrés en nous, tel le champ/contre champ. Ça commence par désapprendre pour l’image le hors champ, celui qui fait que j’imagine à droite, à gauche, au-dessus en dessous ce qui n’est pas montré à l’écran par le réalisateur à un instant T. Et cela doit se poursuivre  par des nouveaux codes qui permettent du moins en fiction de raconter une histoire avec un point de vue. La bande sonore sera-t-elle le nouveau bâton de berger du réalisateur de film en VR pour induire au spect-acteur casqué sa propre narration déambulatoire dans une immersion à 360 °? Pas simple, mais excitant !

Pour avancer dans cette construction, il y a de l’effervescence depuis trois/quatre ans. On parle d’expérience VR pas encore de narration VR et cela à l’instar de la façon de considérer le cinématographe comme une attraction foraine « à l’avenir commercial nul » dixit l’un des Frères Lumière !

En témoigne les faits et productions suivantes  repris dans différents articles ou compte rendus récents de la presse ou des sites du web :

Sous la plume de Florence Bauchard dans les Echos

« Cette année, le Festival a sélectionné un film (hors compétition) qui ne sera visible qu'avec un casque de réalité virtuelle (VR). Il s'agit d'un court métrage de 7 minutes du réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu (Birdman, The Revenant) sur des réfugiés d'Amérique centrale. « La réalité virtuelle est déjà un art », a souligné Thierry Frémaux en avril. De fait, à la Mostra de Venise en septembre 2016, a été présenté le premier long métrage en VR : Jesus VR, l'histoire du Christ, réalisé par David Hansen. Une première reçue, il est vrai, plutôt froidement par la critique.

…. les entreprises de technologie s'activent, car elles ne comptent visiblement pas se cantonner au second rôle de fabricant de produits. Le taïwanais HTC et le coréen Samsung ont ainsi investi dans Baobab Studios, déjà considéré comme le Pixar de la réalité virtuelle. Des pure players ont aussi vu le jour, comme Here be Dragons, basée à Los Angeles, qui a eu suffisamment de visibilité pour pouvoir embaucher en mars l'ancien président de Tumblr, John Maloney.

Les acteurs historiques, du coup, se réveillent. Dans la cité des Anges, le canadien Imax a récemment ouvert son premier centre de VR et devrait les essaimer aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Chine dans les mois à venir. Fin mars, Warner Bros a annoncé qu'il allait collaborer avec Imax sur deux films de super-héros mâtinés de VR : Justice League annoncé pour la fin 2017 et Aquaman programmé en 2018 - deux productions de la franchise DC Comics, rivale de Marvel.

En France, en mai 2016, le Pickup VR cinéma a ouvert ses portes à Paris, dans le IIIe arrondissement. Six mois plus tard, le groupe de distribution MK2 a mis sur orbite son premier espace consacré à la réalité virtuelle dans son multiplexe Bibliothèque. Le réseau Diversion Cinema vient d'ouvrir une deuxième salle dédiée à la VR au cinéma Le Louxor, après un premier essai au Forum des images….. »

Fisheye produit un film Corporate VR pour BNP Paris-Bas visible sur Youtube

Benoît Baume, un des dirigeants de la société, explique l’histoire de ce film VR ambitieux.

 « Tous les deux ou trois ans, BNP Paribas produit un film corporate, de présentation de la banque. Cette année, ils ont décidé de le faire en VR. Ils ont fait l’impasse un film 2D, mais ce n’est pas un film de substitution, c’est vraiment l’objet principal. Pour concrétiser ce projet, la banque a fait un appel d’offres assez ambitieux. Nous leur avons proposé un projet qui à la fois apportait l’expérience et symbolisait aussi leur slogan : « La banque d’un monde qui change ». Très vite, il nous est apparu que nous ne pourrions pas traduire ce concept avec seulement des prises de vues réelles. Nous nous sommes rapprochés de Small, qui est le studio de production d’images VR en 3D de Mac Guff, le célèbre studio d’animation connu pour Moi, moche et méchant, Les Minions… Nous avons sorti un objet mixte, à la fois en prise de vue réelle et en 3D, assez étonnant…».

Benoît Baume explique, mais le mieux est d’aller voir le film en ligne et vivre ainsi  l’expérience de ce film primé dans un festival.

Aux rencontres 2017 d’Arles,

Une section nouvelle s’est créée confrontant des images fixes et des images VR. Un festival s’y est tenu durant 3 jours et le jury, présidé par Michel Hazanavicius, a décerné le prix du meilleur Film VR à MIYUBI du Studio canadien Felix & Paul.

Le Jury a aussi attribué une mention spéciale au film Dear Angelica (produit par Oculus Story Studio). Après de vives discussions, le choix s’est porté sur la plus longue fiction jamais réalisée en VR avec un film de 40 minutes.

Le pitch de  « Miyubi » est une comédie suivant l’histoire d’un robot japonais – un jouet personnifié par le spectateur – offert a? un jeune garçon d’une banlieue américaine en 1982. A? travers le corps et la conscience de Miyubi, vous vivrez l’amour de votre famille d’adoption, mais également votre inévitable obsolescence.

 

Avec un accent sur l’innovation narrative et technologique Félix Lajeunesse et Paul Raphaël lancent en 2008 le studio d’idéation et de production Félix & Paul et présentent partout dans le monde des installations vidéo, des environnements multimédia et des films en stéréoscopie 3D. En 2013, Félix & Paul plongent dans la réalité virtuelle, et développent…..une narration à expérimenter !

La réalité virtuelle, un nouveau média expérientiel

Par Dan Benzaken pour Ina Global

 « …L'une des caractéristiques les plus fondamentales de la réalité virtuelle, c'est qu'elle se vit. Elle se vit plus qu'elle ne s'explique  Quiconque a eu l’occasion d’en faire l’expérience vous le confirmera : la réalité virtuelle a le pouvoir de vous transporter ailleurs instantanément. En bernant nos sens, la VR agit sur notre subconscient comme nul autre média, provoquant deux effets majeurs :

-    elle génère une sensation intense et convaincante de présence. Pour le spectateur, les paysages, objets, personnages prennent une dimension quasi-viscérale.

-    comme la réalité, elle confère la sensation d’avoir vécu une expérience, plus que de l’avoir observée

 Pour reprendre les propos de Clément Apap, auteur de La réalité virtuelle, tout simplement : «…. Elle se vit plus qu'elle ne s'explique. C'est par le truchement de l'expérience qu'on la comprend, qu'on l'intègre, qu'on l'explore. En ce sens, elle partage l'une des caractéristiques mêmes de la vie. »…..

Inter Titre

Epilogue : Le lieu Salle ne meurt pas !

Casquée : la salle de cinéma de demain peut laisser entrer la lumière,

À moins qu’on préfère la salle où l’on sert à manger comme dans les cabarets d’antan,

Où la salle avec le retour des attractions – le bon vieux REX,

Où la salle avec des fauteuils à sensations au rythme des effets visuels – retour au Futuroscope ou plus récemment  dans la salle appelée 4D

 

La première salle de cinéma en quatre dimensions a ouvert ses portes au public le mercredi 22 mars 2017 à Paris : Le Pathé-La Villette.

 

« L’objectif de ce nouvel équipement : plonger encore plus le spectateur au cœur du film grâce à une mise en éveil sensorielle impressionnante !

Bien installé dans un fauteuil mobile, capable de créer des mouvements fluides et dynamiques, le spectateur vit à fond des courses-poursuites en voiture, se fait asperger d’eau, ressent le sifflement des balles dans sa nuque….. Bref, il est au plus près de l’action ! On compte déjà 370 salles dans le monde équipées de cette technologie.. » selon  O1 net TV

 

Mais casqué ou pas une salle rassemble des gens et facilite le partage des émotions, celles de e.motion, des images en mouvements qu’elles soient interactives ou pas !

Non la Salle n’est pas morte, elle vivra car elle est lieu d’échanges implicites comme explicites !

 

Rédaction Dominique Bloch.